Alors qu'il était concentré sur l'état douteux des marches , Bärador entend derrière lui un horrible cri diphtonique où se mêlaient de façon contre nature les graves et les aigus.
Une fraction de seconde plus tard, une vive douleur à la taille, et il se sent tiré violemment en arrière : La corde enroulée autour de lui essayait de le couper en deux comme un fil sur une motte de beurre.
Horrifié il comprend instantanément que quelqu'un vient de chuter dans son dos. S'y étant préparé depuis les premières marches, il plante de toutes ses forces son piolet dans un interstice de l'escalier de pierre, en poussant un cri rageur et primal.
Alors seulement il tourne la tête et comprend la situation : Ambroise et Synochrate ont perdus pieds et balancent dans le vide comme des pantins désarticulés. Plus bas le demi orc a tenu bon et campe sur ses pieds en tenant fermement la corde. Il affiche cependant une grimace qui montre son effort pour retenir les deux malheureux.
Bärador comprend que le seul moyen de les tirer de là repose sur koll-Koll et l'agilité des deux autres. Lui doit concentrer toutes ses forces, à deux mains, pour s'accrocher au piolet et éviter de basculer à son tour dans le vide. Ce qui assurément, entrainerait tout le monde.
Malgré son souffle coupé, et l'effort intense qu'il doit fournir, il crie :
Koll-Koll ! je ne vais pas tenir longtemps !! tire par Bruin, tire !!