Stupeurs et Tremblements

[Roadin]

Alors ça c'est trop fort !!

La petite dame avait laissé quoi... deux minutes d'avance à la vieille dame, et voilà que cette auguste ancêtre s'était volatilisée !!!

La Magnifique ne chercha pas vraiment d'explications car concluant que la vieille habitait une des maisons environnantes, même si la célérité requise d'une personne de cette age pour un tel exploit semblait largement supérieure à la moyenne. Dans tout les cas, la vieille serait retrouvée demain matin quand 'les ombres" serait disparues.

Méditant sur la vitesse estimée en faisant un calcul mental retors, Roadin s'aperçut vite que ses compagnons se dirigeaient vers la sortie de la ville et se hâta de les rejoindre, avant qu'ils ne rencontrent un curieux personnage.

L'halfeline n'ayant pas été présente lors de l'échange de ses compagnons avec les mineurs, elle fut heureuse de voir Synocrate et Bärador prendre la discussion en main avec le dénommée Friss Candel, et se contenta d'écouter, légèrement en retrait à côté du Géant vert.

Ainsi cet homme était le maire du village, ou en tout cas désigné comme tel... Mais on aurait aussi bien pu le prendre pour un soldat veillant sur la route, ou un voleur de grand chemin. Suspicieuse, la petite observa attentivement le bonhomme. L'avantage de jouer avec son corps sur les planches, c'est de savoir décrypter les mouvements corporels.

[Aude]

Le Friss Candel observait tour à tour les hommes rassemblés autour de son cheval. Son visage restait froid, ses yeux se rétrécirent à la mention d'un contrat de mercenaire. Serait-il grippe-sous, n'avait-il plus rien à donner à d'éventuels mercenaires ou était-il mêlé à quelque sombre affaire, difficile à dire.

Je vois ... Il semblait réfléchir à toute vitesse jaugeant le poids des muscles de ceux qui se proposaient aider le village, son village

Je vous propose de venir en discuter à la mairie, Messieurs. Nous y serons plus à l'aise. Sachez que la bourgade n'est pas fort riche et que le petit escadron de soldats que j'avais a disparu corps et âme. Il haussa les épaules puis conclut comme pour se rassurer

Désertion, manque de paie régulière ou tout autre chose, je ne sais pas

Sur ce, apparut la mince et vive silhouette de Roadin. Apparemment elle n'avait rien trouvé. Curieuse elle s'approcha de ses amis, les yeux dans ceux de Friss. Elle y vit un homme glacial qui ne s’embarrassait de nul sentiments ou émotions. Trop de guerre peut-être à en juger de la balafre, qui par ailleurs semblait être faite par la griffe plutôt que par l'épée. Une arme tranchante aurait fait une cicatrice plus fine.

Tous pouvaient percevoir que cet homme avait des secrets. Était-ce le genre de chose que la pudeur d'un homme, qui ne parlait pas de ses problèmes personnels, ou encore le fardeau d'un bourgmestre seul à défendre son village à l'encontre de ces "ombres", ou tout autre chose, tant qu'il ne connaitront pas mieux cet homme, ils ne pourraient le dire. Doucement il talonna sa jument pour les conduire vers la mairie.

Les ombres qui hantent ce village sont en partie réelles, enfin si on peut les définir ainsi. Les uns pensent que c'est les âmes des mineurs morts dans les tremblement de terre successifs, les autres de démons issus de la terre lorsqu'elle fut déchirée. Personnellement je ne les ai jamais vu ...

L'homme semblait sincère lorsqu'il disait qu'il ne les avait jamais vus, par contre il avait vu des choses, ça c'était certain. Se dirigeant vers la mairie au centre du village, le même pesant et lourd silence les accueillis, silence brisé par le pas régulier et lent de la jument.

Roadin :

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[Bärador]

Bärador salue l'arrivée du demi-orc et de Roadin d'un hochement de tête, tout en emboitant le pas au bourgmestre et sa monture.
Pas d'inquietude, voici les deux dont je te parlais tout à l'heure : Roadin,dit La Magnifique, maitresse en espionnage, infiltration et ...séduction il lui fait un clin d'oeil, oubliant qu'elle ne le verrait probablement pas dans cette obscurité grandissante.Quant à son acolyte, tu devineras aisément sa spécialité...Dans la penombre, Koll-Koll avait l'air encore plus menaçant.
Il leur adresse alors la parole Vous ne l'avez pas retrouvée n'est-ce pas ? Qu'à cela ne tienne, je vous presente le bourgmestre Candel qui nous convie à la mairie pour parler affaire. Synochrate lui a déjà proposé nos services, et nous discutions, eh bien, du contexte.

Alors que le petit groupe s'approche d'un pas lent de la grande bâtisse au centre de ce village fantôme, il jette un regard inquiet au gladiateur qui lui, semble imperturbable, puis lève les yeux vers le cavalier et lui dit d'un air grave
Tu dis avoir perdu un petit escadron de soldats. C'est plutôt inquietant en effet. Dans quelles circonstances cela s'est-il passé ?

[Blurpy]

Le gnome fit une petite révérence lorsque Barador prononça son nom et poursuivit en inondant son visage d'un large sourire. Mon ami est bien trop aimable. Même si j'ai en effet des dons de bretteurs je ne suis pas encore le meilleur. Mon oncle me dépasse. Vous le connaissez peut être. C'est un gnome comme moi qui se nomme Aloysius

Mais déjà la petite troupe, à nouveau réunie se mit en mouvement vers une grande battisse. remerciant le cavalier d''avancer lentement, il accéléra tout de même le pas pour rivaliser avec les longues jambes de l'animal.

Il déglutit à l'annonce de fantômes et de démons et de la disparition d'un groupe armé, et renchéri aux paroles de son ami druide.

Oui ! que s'est-il passé ? Ils ont disparu de jour ou de nuit ? Ils ont amené leurs affaires et leurs familles ?

[Koll Koll]

Koll Koll suivait la troupe jusqu'à la "mairie", mais restait extrêmement méfiant vis à vis de ce type sur son cheval. Avant d'employer sa méthode pour être sûr qu'il dise bien tout ce qu'il sait, le barbare allait attendre que le reste du groupe tente sa chance. Car il avait bien compris en cassant le doigt de l'aubergiste, que cette technique déplaisait à certain, et lui, Koll Koll, bien que sauvage, savait qu'il ne fallait pas chercher à déplaire à des amis.

Il l'aimait bien ce petit cirque, ça lui faisait de la compagnie, et puis de toute façon son rêve lui avait montré qu'il devait les suivre, alors pourquoi chercher à comprendre pourquoi !

Mais il n'empêche, que ce petit bougre-mestre, il lui aurait bien collé une ou deux grosse baffes pour vraiment lui faire cracher le morceau. Peut-être plus tard, quand tout les autres en aurons marre qu'il leur mente.

[Aude]

Le cheval entouré des probables futurs mercenaires (ou pas) entrèrent à nouveau dans le village parcourant la rue principale et arrivant à la place où il y quelques heures il y avait un petit marché. Il ne restait que quelques paniers tassés sous l'arbre, paniers vides au demeurant. Le bourgmestre descendit du cheval qu'il mena vers la petite écurie. On l'entendit murmurer qu'il reviendrait bientôt, et il reparut, sortant un gros trousseau de clés. Avant d'ouvrir il se tourna vers le groupe demandant :

Trouver qui donc ? Il est vrai que si il y avait bien quelqu'un qui savait où chaque habitant se planquait c'était bien lui. Déjà il trouva la clé qui ouvrit la grande porte de la mairie et il pénétra à l'intérieur, laissant la porte grande ouverte pour que tous puissent entrer. Ils furent accueillit par un hall avec au fond une petite élévation où une table siégeait. Le hall contenait des bancs, sans doute pour les réunions des villageois lorsqu'il fallait traiter d'affaires communes. Il était visible que si nettoyage il y avait, il n'y en avait plus. Le ou les responsables de la propreté devait être soit partis, soit pire ... Friss hésita un instant, puis pris d'une envie se dirigea vers la droite où une porte marquée privée demanda une nouvelle clé, un peu plus petite, mais qui se révéla nécessaire pour entrer dans ses quartiers privés

Nous serons plus à l'aise chez moi plutôt que dans la salle du conseil. commenta l'homme. Au bout du couloir une sorte de salle de vie avec une cuisine, une table et quelques chaises. Des étagères ornaient les murs, étagères où l'homme prit quelques verres, une bouteille de vin dont il fit sauter la cire.

Trouvez vous une place ... Un peu de vin ? Friss semblait réfléchir en même temps à ce qu'il y avait à dire. L'homme semblait soucieux, soucieux et peut-être aussi mal à l'aise. Mettez vous à sa place : gros ennuis, gardes inexistants, terreurs sur la commune, tremblement de terre, mercenaires tombés du ciel ... Vous auriez réagit comment à sa place ? S'adossant au mur, et debout il prit quelques gorgée puis demanda : Par où commencer ?

Le silence s’appesantit alors que l'homme tournait le vin dans son verre, regardant les reflets de rouge profond comme si il y cherchait une réponse. Il leva la tête, regardant par la fenêtre où des barreaux en forme de losange interdisait toute entrée, voire à la rigueur toute sortie, et qui donnait sur une façade latérale de maison de l'autre côté d'une rue désertée. Il s'avança et laissa tomber le lourd rideau sur le dehors puis prit enfin la parole

Votre offre est fort généreuse, mais je ne puis accepter pour plusieurs raisons ... Il leva la main pour qu'on lui permit de finir sa pensée Tout d'abord, le village se meurt. Vous avez peut-être vu que le fleuve semble avoir été détourné en amont. Plus d'eau, plus de récoltes donc. De plus je n'ai pas de quoi payer les mercenaires. les soldats sont d'ailleurs probablement partis à cause de ça. Finalement, il ne reste rien à sauver : bientôt les habitants qui restent se feront une raison et partiront d'eux même cherchant le confort d'une vie meilleure...
Son regard alla de l'un à l'autre, tout aussi froid que ce tantôt, déterminé et fier. Si vous avez des questions cependant, je vous répondrais au mieux ...

[Synochrate]

Le gladiateur laissa échapper un soupir de lassitude qu'il ne chercha pas à dissimuler. Il prit le verre de vin servi par le bourgmestre, le vida d'un trait, puis laissa glisser son regard sur ses compagnons pour déterminer leur réaction. Il mourrait d'envie de se lever, de récupérer ses affaires et de quitter cet endroit lugubre où il n'avait rien à faire ni rien à gagner.
Pourquoi perdre son temps et risquer sa vie inutilement ? , se dit-il en jetant un regard las au représentant du village.

-Sur les terres de quel seigneur sommes nous donc ? lança-t-il subitement. Je suis étonné que le baron ou comte du coin ne réagisse pas devant la désertification de son domaine... Et qu'en est-il de la mine locale ? Qu'est-ce qu'on y extrait au fait ? Elle doit, ou devait, engendrer des ressources. Y a-t-il encore beaucoup de monde à y travailler ?

Sans attendre la réponse de son interlocuteur, Synochrate attrapa la bouteille de vin posée devant lui et se resservit.

[Koll Koll]

Koll Koll regarda le type raconter des choses, mais tout lui paru faux. Ou plutôt ce type voulait cacher quelque chose. Et si son but était justement de vider le village de ses habitants ... Une irrépressible envie de lui caser quelques dents envahie le barbare. Allez, encore une minute ou deux, le semi-orc avait appris qu'il ne fallait pas trop vite casser les dents des gens, après ils ont plus de mal à prononcer les choses. En échange de quoi ils disent, ces mêmes gens, des choses beaucoup plus courtes et beaucoup plus vrais.

A méditer.

Allez encore une ou deux minutes, sûrement une intervention de l apetite créature qui l'avait accompagnée.

[Bärador]

Bärador ne s'était pas assis à l'invitation du bourgmestre, et faisait les cents pas dans la pièce pendant que ce dernier leur parlait de tout ce qu'il n'allait pas faire.

Il ne prit pas non plus le verre proposé par Friss, et commençait à grommeler dans son coin. Son attitude trahissait une impatience grandissante, et il semblait avoir de plus en plus de mal à conserver son calme.

Mais le gladiateur parla, et l'elfe sylvain décida d'attendre encore un peu. Il s'arrêta de marcher comme un fauve en cage, se tourna vers le bourgmestre, les mains crispés sur son bâton.

[Roadin]

Roadin avait suivi tout ce petit monde de la route au village, puis à la mairie, puis enfin dans les quartiers du "maire". Son esprit bataillait sec entre l'envie de retourner à l'auberge prendre du repos et la volonté d'aider ce maire d'une ville à l'agonie.

La Magnifique se servit un verre de vin, afin de faire baisser la tension de Friss, mais s'abstint de boire pour le moment, se contentant d'imiter le bourgmestre en appréciant la qualité de la robe du nectar pourpre dans le verre. Elle boirait une gorgée après que l'homme en fasse de même...

Elle avait quelques questions qui lui venaient et prit la peine de la poser après s'être nonchalamment assise sur une chaise :

Petite question comme ça : est-ce que le fleuve a été détourné à cause du tremblement de terre, ou est-ce le fait d'une tierce personne ? Car je suppose bien que vous êtes aller vérifier ce qu'il en est, en temps que responsable de vos administrés.

Elle prit une petite pause, semblant chercher ses mots, et continua :

En parlant d'eux, nous avons croiser une vénérable vieille qui nous a bien mis en garde contre les dangers de la nuit, pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Qu'est-ce qui rôde à Pierretrouée ?

Avisant qu'elle venait de trouver un parfait titre pour une pièce dépeignant leur arrivée au village, elle le mit au fond de sa boite à idée avant de poser une énième question :

Au fait, vous pouvez nous en dire plus sur cette fameuse dame âgée ? Je voulais la raccompagner chez elle mais elle a disparu comme par enchantement...