La fille du Seigneur de l'Hiver

[Sancemus]

Merci monsieur, vous êtes bien aimable. dit Sancemus heureux de recevoir un accueil chaleureux dans cette contrée qu'il avait pré jugée sur le même ton que son climat. Il se laissa glisser sur la chaise libre avec une certaine gourmandise. Le temps d'attendre sa commande il prit le temps de sortir la lettre de son ami Bourdel afin de la relire. Pas de toute il y faisait bien mention de statue prétendument magique. Sancemus n'en croyait pas ses oreilles. Cette statue semblait tellement connue dans le coin que tout le monde en parlait librement dans les auberges.

Je me nomme Sancemus. Je suis en route pour Verreglisse, du moins tant que mes pieds accepteront de me soutenir. Je cherche à y rejoindre un de mes ami qui partage avec moi une certaine tendresse pour les monuments anciens, l'architecture régionale... Les hum... statues. Verreglisse semble particulièrement doté d'après ses dires. Hum vous connaissez ?
Pas le choix mon vieux Sancemus, pas le temps de tergiverser sur tes intentions. Seul tu n'as aucune chance de traverser ce blizzard.

[Alcibiade]

Toujours heureux de rendre service, le novice restait enthousiaste malgré la rigueur d'un hiver qui se prolongeait beaucoup trop longtemps et des Gobelins terrifiés qui se jetaient à corps perdu vers une mort assurée à cause d'un prédateur redoutable et encore inconnu qui pouvait aller de l'aigle géant à l'insecte monstrueux ou encore au dragon cauchemardesque que messire Tollence aimerait terrasser de son épée ou de sa lance. Laissant Sancemus s'installer, se restaurer et raconter, il patienta tout du long, se demandant si Dénora elle même n'avait pas mis cet homme sur leur chemin pour les éclairer de son érudition.

Écoutez monsieur Sancemus... Je ne sais pas si c'est la providence qui a guidé vos pas vers nous, ma foi aurait plutôt tendance à y voir un geste de ma très chère divinité, étant donné sa bonté et sa bienveillance, mais je crois sans aucun doute que votre chemin et le notre vont dans la même direction. Et si par vos connaissances vous pouvez nous aider, ce sera avec d'autant plus de joie que nos pas fouleront à côté des vôtres. N'étant pas de la région, je ne connais sans doute pas votre ami érudit à Verreglisse, quant à la statue... Oui il y a beaucoup à dire. En ce qui nous concerne, nous partons en quête d'informations concernant ce qu'il se passe dans la région : des gobelins devenus hystériques à cause d'une créature terrifiante encore non identifiée et cet hiver durable qui met en péril l'équilibre de la région dont les semences auraient dû commencer depuis un bon moment. - Il laissa un peu de temps à l'homme pour réfléchir puis reprit avec emphase.

La statue dont vous parlez est une sorte de fierté locale, si on en croit les paysans d'ici qui nous en ont parlé. De ce qu'ils nous en ont dit, il y a une chapelle, nommée " la chapelle de Chloris", à l'Est de Verreglisse. La chapelle est en ruine mais à l'intérieur, il y a là une statue de toute beauté qui elle ne l'est pas du tout et arrête tous les voyageurs, tellement qu'elle est belle et inchangée par le temps. La statue ne semble pas subir les dégradations du temps, elle aurait gardé ses couleurs certains pensent qu'elle serait dotée d'une sorte de vie. Pour ma part je pense que c'est peut-être magique ou plutôt divin. D'après les paysans, chaque année, des personnes se déplacent de loin pour venir la voir, artistes, esthètes, érudits, voyageurs ou pèlerins, tous font halte entre deux étapes et sont invités par les villageois à aller admirer cette merveille. Ente-nous soit dit, c'est un peu ce qu'ont fait les paysans locaux en nous parlant de ceci et en nous vantant ce qui semble être la plus belle merveille de la région. - Finit-il avec un clin d’œil et un large sourire.

[Séraphine]

Séraphine détaillait l'inconnu sans gêne, notant son accoutrement et son apparente douceur. Elle hésitait entre le sourire et le bougonnement, leur ami Alcibiade toujours trop prompt à aimer et faire confiance à tout le monde. Pour elle c'était une fragilité, et cette fragilité elle se devait la protéger envers et contre lui-même.
Oui mais on ne sait pas si ... Elle arrêta ses paroles tout net. Après tout, leur gentil prêtre avait peut-être la meilleure défense qui soit : l'innocence chose bien rare dans son métier...

Je suis Séraphine Petitpieds et je voyage avec lui, lui et eux dit-elle en montrant de son petit doigt tour à tour Alcibiade, Tollance et les caravaniers restant. Il faudra demander à Maitre Cornille si il peut nous rejoindre quand même, c'est la moindre des choses Alcibiade ! Vous n'avez rien remarqué sur la route m'sieur ? Des traces, des ombres, des choses bizarres quoi ...

[Sancemus]

Ravi de faire votre connaissance mademoiselle Petitpieds. Les hommes tel que moi ne devrait pas vous effrayer. Vous semblez en forte belle compagnie dit Sancemus en jaugeant les solides gaillards qui lui étaient présentés.
A mon avis les dangers de ces contrées sont plutôt du genre à être tapie dans l'ombre à guetter l'homme égaré que du genre à parader dans les auberges. ajouta t'il.
Puis se tournant vers le novice de Dénora De ce fait Monsieur Alcibiade, j'accepte avec joie votre invitation.. Il se gratta le nez négligemment pour mieux se creuser les méninges. Je n'ai rencontré personne sur cette vilaine route. Il commençait à faire sombre et mis à part quelques bruits je ne peux rien affirmer.. finit-il par murmurer.
Il leva les yeux vers les caravaniers et reprit Mais si vous m'y autorisez, je jetterai volontiers un œil aux traces que vous avez relevées.

[Tollance]

Voyant que tout le monde se présentait au dernier arrivé, Tollance ne put que se résoudre à faire de même.

Je réponds au nom de Tollance. Chevalier en quête de mon titre par la gloire et la reconnaissance. Heureusement pour vous que vous n'ayez fait nulles mauvaises rencontres. Selon ce que nous avons pu voir récemment, le froid n'est plus le seul ennemi à combattre. Remarquez qu'entre des gobelins envahisseurs et des traces étranges nous avons de quoi nous réchauffer. Ravi de vous rencontrer.

Tout en saluant il regarda l'homme plus en détail. Peut-être l'avait-il déjà rencontré auparavant même s'il en doutait fort. Selon ses première constatations, ils ne fréquentaient pas vraiment les mêmes milieux sociaux. C'est alors qu'il se mit à penser.

Voyons, que de vilaines pensées. Je dois faire montre de plus d'humilité. Tout le monde à sa place en ce monde, mise à part les hors-la-loi. Reprends-toi donc.

[Aude]

En Route pour Verreglisse

Après avoir échangés les informations, surtout concernant l'attaque gobeline et les traces trouvés dans la neige qi furent dument examiné par le nouvel arrivant (qui malgré son expérience ne put les reconnaitre) la soirée s’avançât tranquillement vers l'heure du repos. Sancemus se trouva une petite place dans un des dortoirs, et nos valeureux combattants purent enfin avoir une nuit tranquille, complète, se réveillant avec le fumet de lard grillé et de lait chaud au petit matin. Il faisait encore froid, une légère brume s'étant installé autour de l'auberge.

Déjà au dehors, Maitre Cornille s'affairait à atteler les charrettes, vérifiait les roues, l'empaquetage correct, le ficelage des marchandises, une routine importante si on voulait voyager sans encombre. Tous eurent droit à un solide petit déjeuner, où Sancemus put parler avec Maitre Cornille qui ne vit aucune raison de refuser cet homme supplémentaire, bien au contraire, la sureté étant dans le nombre.

A part Sancemus qui dut se séparer de quatre pièces de cuivre pour l'hébergement, les héros n'eurent rien à payer. Le Maître marchand insista toutefois que quelques pièces d'argent supplémentaires pour aider l'aubergiste à payer pour les frais occasionnés par la bataille de la veille. Après tout il y revient régulièrement et mine de rien il était homme à aimer un certain confort.

Enfin dans le grincement des roues en bois, le convoi sortit de l'enceinte de l'auberge, les saluts et les adieux aux gardes les revoilà reparti sur une route recouverte d'une fine couche de neige. La route n'était pas fort longue, le chemin tranquille et calme peut-être trop calme pour certains et dans l'après-midi le bois s'éclaircit laissant place à une belle petite vallée au fond duquel on aperçut les premières traces d'une terre travaillée, de fumée de maison chauffée entourée de champs imposants. Maitre Cornille prit le temps pour expliquer aux voyageurs l'agencement de cette vallée

A l'est brillait les contours d'un grand lac au rives ombragée. Montrant l'Ouest où se rangeait une chaine de montagne, Cornille expliqua qu'il y avait une passe qui menait à la ville de Hauterive où le Baron avait sa demeure, Castel-froid. La chapelle où dormait l'élégante statue, était au nord du village à l'ombre d'un petit bosquet. La Reverdie, rivière qui coupait la vallée arrosait champs et bourgades venait de la montagne et allait se jeter dans le lac. Après ce petit cours de géographie, ils descendirent traversant champs et fermes pour arriver enfin à Verreglisse, une petite bourgade sans enceinte. Ce n'était plus un village, mais ce n'était pas encore une grande ville.

Alors qu'ils arrivèrent à la place centrale de Verreglisse, devant l'auberge du Toit Fleuri, les aventuriers aperçurent un nombre important d'habitant amassé sur la place où s'aligne la plupart des tavernes, échoppes et bâtiments public. Un brouhaha incessant avec plein de points d'interrogations et de points d'exclamation révélait une ou des nouvelles importantes ...

[Alcibiade]

Alcibiade tentait d'apprécier au mieux le voyage et le chaos des charriots sur la route. Le froid avait tendance à engourdir et rester blotti sur un banc de conducteur était la meilleure façon de finir engourdi voire de mourir gelé. Il alla donc de charriot en charriot, se préoccupant de chacun, comme à son habitude. Apporter du réconfort, réchauffer les cœurs et les âmes, être à l'écoute de chacun, voir les sourires éclairer les visages, il partagea donc son enthousiasme et sa bonne humeur, il rayonnait au nom de Dénora.

Arrivés à Verreglisse, l'attroupement sur la place le surprit. Il se passait quelque chose et peut-être que c'était grave, un blessé ? Un mourant ? Un malheur ? Il ne pouvait évidemment pas rester sans rien faire. Il tenta de se frayer un chemin dans la foule, questionnant aimablement au passage les locaux sur ce qu'il se passait et tentant d'approcher au plus près de la source de ce rassemblement et de ce brouhaha. Il usa de sa plus belle diplomatie et de son sourire pour essayer de délier les langues et obtenir des réponses à tous ces points d'interrogation qui planaient au-dessus de la foule tout en s'excusant poliment à mesure qu'il progressait vers le centre.

Mille pardons... Excusez-moi... Mais que se passe-t-il ici ? Puis-je vous aider ? - Faisaient partie des nombreuses formules qu'il employa.

[Séraphine]

La petite Séraphine était curieuse de découvrir Verreglisse. Elle écouta avec attention Maître Cornille qui leur donna un cours de géographie. Cette fameuse statue avait fait couler beaucoup de salive à défaut d'encre et elle était pressée de la contempler. Elle fut toute aussi surprise que les autres de voir ce rassemblement, le visage austère des gens amassés sur place.

Professionnelle, elle détailla les gens et leur distractions : quelques bourses seraient facilement détournés de leur propriétaire légitime. Elle hésita une seconde, la tentation était forte, mais voyageant en compagnie d'un chevalier et d'un prêtre qui semait la bonne parole, elle se fit violence : Non, Séraphine, pas maintenant, plus tard peut-être et puis t'as toujours choisi lesquels y avaient droit ! pensa t elle se forçant à suivre Alcibiade...

[Tollance]

Le voyage fut intéressant et instructif. Mais par dessus tout il fut d'un calme appréciable et apprécié. Le cheval de Tollance pouvait enfin avoir un voyage pas trop fatiguant et riche en décharge d'adrénaline.
Le chevalier regarda l'attroupement tout en se demandant si une fête était en préparation. À en voir les comportements et en devinant ce qui se disait il douta fortement de cette hypothèse. Il devait s'être passé quelque chose. Il espérait seulement que rien de grave ne s'était produit.

À croire qu'à chaque fois que nous arrivons quelque part, nous apportons l'animation et les surprises avec nous. Cela me convient très bien, la gloire n'arrive jamais en attendant patiemment et en étant inactif. Allons donc nous enquérir de ce qui se passe.

[Sancemus]

Habituellement solitaire dans ses déplacements, Sancemus dut reconnaître que la compagnie avait du bon. En l'occurrence il avait profité d'une petite place à l'arrière d'un chariot pour observer un peu le paysage alentour. Les champs de verreglisse semblaient grands et bien entretenus mais il souffraient du froid et semblaient vides de paysans. L'attroupement réuni devant l'auberge était peut-être du à la faim ou au manque de ressources dans les greniers ?
Sancemus resta donc particuliement vigilant, suivant du regard le prêtre qui traversait déjà la foule avec une foi particulièrement aveuglante.

Ma parole cet homme est un saint tout frais déposé sur cette terre gelée. Ça sollicitude touche mon esprit poussiéreux. Cette troupaille à intérêt à l'embrasser tendrement sur les deux joues..

Tout a coup il s’aperçut que Séraphine suivait non loin, parfaitement à l'aise dans la foule.

Sancemus regardait donc son compagnon, heureusement suivit par la petite blondinette, tout en conservant les fesses posées dans le chariot qui lui procurait une position un peu surélevée.