La fille du Seigneur de l'Hiver

[Alcibiade]

Le jeune novice garda son visage souriant, regardant la foule se disperser avec un petit signe d'assentiment comme s'il voulait dire - ne vous inquiétez pas tout va bien se passer.

Et il espérait sincèrement que tout se passe bien, il espérait trouver rapidement la clé de ces mystères afin que la petite communauté de Verreglisse retrouve la paix et un printemps avant un été. Décidément il se passait des choses étranges dans cette région et Alcibiade se demandait si ce n'était pas Dénora elle-même qui l'avait guidé jusqu'ici pour qu'il éprouve sa foi et sa valeur. Mais pourquoi se le demandait-il ? C'était évident, qui d'autre que la déesse aurait pu être son guide !

Il emboita le pas du bourgmestre, se concentrant sur les brides d'informations qu'ils avaient jusque là, c'est à dire... Pas grand chose. Il espérait que la visite de la petite chapelle dédiée à la statuette soit plus révélatrice. Que savait-il lui au sujet de Chloris et de ce culte puisqu'une chapelle lui était dédiée ? IL chercha aux tréfonds de sa mémoire parmi les différents apprentissages théologiques qu'il avait reçu durant son noviciat.

"N'jini"

genre un test de connaissance religion ?

0: 1d20+2 => 6, 2 => 8

[Tollance]

Tollance était intrigué par l'allusion à Chloris et au seigneur de l'hiver. Il chercha dans sa mémoire des traces d'éventuelles lectures qu'il aurait pu consulter dans sa formation de futur chevalier. Il comprenait aujourd'hui pourquoi il avait du lire et écrire tout autant. S'il avait trouvé cela fastidieux dans un premier temps, il voyait à quoi cela pouvait servir aujourd'hui.
Tout en réfléchissant il suivit le cortège qui se formait tout en regardant la foule s'éloigner. Si la statue avait été volée, quelqu'un devait bien en être l'auteur. Restait à savoir à quel genre de statue et de vol il était question.

jet d'intelligence :

0: 1d20+1 => 10, 1 => 11

[Séraphine]

Séraphine se faisait toute petite, d'autant plus qu'elle était déjà petite dans cette foule qui enfin la laissa respirer un peu. Elle était toujours émue aux retrouvailles de vieux amis, comme elle l'était au mariage et aux départs. Furtivement elle essuya une petite larmichette qui menaçait de révéler sa nature émotive. Emboitant le pas, elle s'arrangea pour être vers l'avant, son regard observateur balayant déjà le sol pour d'éventuels indices et traces. Le vol c'était un peu sa spécialité et elle se demandait non sans être impressionnée comment le voleur s'était pris pour dérober une statue qui devait quand même valoir son pesant de pierre. Charrette ? pensa-t-elle Ou alors quatre ou cinq super costaud ? En tout cas ça devrait laisser des traces, et des fameuses dans un sol détrempé !

[Aude]

Le chemin serpentait maintenant par quelques champs bien organisés, propres et taillés comme il faut. Le chemin présentait de nombreuses traces, surtout de charrettes imprimant l'un sur l'autre leur empreinte dans le sol mou. Ce n'était en effet pas fort loin du village et très vite ils pénétrèrent la fraicheur d'un petit bois de feuilles persistantes où la chapelle était cachée sous les frondaisons. D'une forme octogonale, le toit aujourd'hui disparu devait être supporté par de grandes et fines colonnes en marbre rose. Des rosiers avaient pris possession de certaines colonnes, ne montrant en cette froide saison que leur tiges hérissées d'épines. Les ruines conservaient leur ambiance de calme et de méditation, malgré les outrages du temps. Les marches menaient vers une entrée arquée sans mur à droite. Le sol était recouvert de petites mosaïques ayant perdu la fraicheur de leurs couleurs, leur conférant une impression de vieillesse et donc de sagesse. Tout laissait penser que cette chapelle dut, lors de sa jeunesse, être d'une grande beauté, vive et gaie, souriante comme un rayon de printemps.

La voix de notre ami expert s'éleva un peu étouffé par la végétation qui ne s'était pas privé d'envahir l'endroit, notamment un lierre bien résistant au froid

Notre Dame Chloris était ici sur ce socle. Elle mesurait environ un mètre soixante-dix... hmmm grandeur nature dirons nous. Elle avait un bras replié sur son sein et l'autre portait une gerbe de lys blanches. Elles avait les cheveux d'un blond pur, évoquant les épis de blés et des yeux d'un bleu clair, presque rayonnant. Vêtue d'un robe courte drapée à la mode ancienne sur de hautes bottes lacées avec un buste brodé de motifs anciens. Une beauté aussi fine que lumineuse ... Bourdel se tut alors que sa gorge s'enroua .. L'émotion sans doute

Il va sans dire que nos aventuriers se mirent à l'oeuvre examinant les lieux. Ils ne pouvaient pas faire grand chose de plus, sauf peut-être poser des questions à Bourdel et le Maire qui les observaient.

HRP : Chacun va trouver un indice. Pour le jeu vous pouvez ne regarder que le spoiler qui indique votre pseudo, sans regarder les autres

"Sancemus"

Tu vois dans l’interstice d'un sol fendu par le temps un parchemin froissé et jeté. L'ouvrant tu découvres une représentation d'un visage dessiné avec un art consommé. Le visage a des cheveux blonds et des yeux bleu ciel. Une fille de grande beauté. En bas tu lis une signature Carselo.

"Alcibiade"

Tu t'approche du socle et tu vois une entaille qui l'a légèrement abîmée. Ce ne semble pas être un marteau mais plutôt un objet coupant comme la hache. Tu es sûr que c'est récent car la couleur est un peu plus vive en cet endroit

"Tollance"

Spécialiste des chevaux tu remarques sur le chemin l'empreinte claire d'un cheval un peu plus lourd que la normale et ferré d'une façon fort peu banale, un mode appelé "à la marchande"

"Séraphine"

Tu aperçois à une des épines de rosiers qui monte le long de la colonne une bande de velours bleue sans doute issue d'un manteau. Tu notes que le sol montre une petite tache de sang qui est récente

[Alcibiade]

Toujours aussi enthousiaste, le jeune novice ne pouvait qu'être extasié par la beauté et la quiétude de l'endroit. Bien-sûr il s'approcha pur goûter à la sérénité du lieu et sentir la quiétude que tout lieu sanctifié dégageait. Il écouta avec attention la description du bourgmestre. On aurait dit que celui-ci avait connu personnellement la jeune femme qui était représentée ici, mais pas seulement une statue qui avait l'air très bien réalisée, mais la personne de son vivant. La perte de la statue devait être terriblement difficile pour lui et bien évidemment, Alcibiade fut pris de compassion. S'étant agenouillé devant le socle en signe de respect, il ne put s'empêcher de remarquer quelque chose. Tandis qu'il mettait le doigt dessus il demanda au maire :

Cette statue était-elle en bois ou en pierre ? Peinte et habillée ? On dirait qu'on s'est servit d'une hache ici... Comme pour faire levier entre la statue et le socle. Je suppose qu'avec le temps la statue devait avoir figé avec le socle.
Je présume qu'elle devait valoir une fortune et que des voleurs sans foi ni loi s'en sont emparée pour en tirer des bénéfices. Quoi qu'il en soit, si elle était en, pierre et en taille réelle, elle devait peser un âne mort. Ils étaient plusieurs ou ils se sont servi de cordes et d'un palan ou de magie

La bâtisse n'ayant plus de toiture, il chercha parmi les poutres de l'ancienne charpente s'il n'y avait pas une trace de corde.

[Sancemus]

Sancemus écoutait Ferass décrire l'œuvre avec précision et avec une humanité qui aurait pu paraître à d'autres étrange. En effet, Bourdel était un véritable amoureux des arts. De ceux qui appellerait un ami à l'aide ou qui ne trouverait plus le sommeil à la disparition d'une sainte statue.
Le nez au sol, Sancemus vit que la poussière reprenait lentement possession des lieux. Le temps et l'absence de toit aidant. La gardienne des lieux était partie en laissant la porte ouverte...

L'œil de Sancemus s'arrêta sur le sol à la bordure d'une rosace de mosaïque bleu et jaune un peu épargnée par les outrage du temps car proche d'un mur encore sain et sec. Une poignée de tessels rectilignes manquaient à la forme géométrique. Le tout formait une sorte de fente.
Sancemus s'approcha mécaniquement et s'accroupit pendant de longues minutes le nez à ras de terre puis finit par demander :

Ferass as-tu déjà entendu parler d'un certain Carselo ? Un peintre de toute évidence, d'un artiste de renom vu la qualité du coup de plume. D'une personne qui serait intéressé par notre disparue, ce parchemin en fait preuve. dit-il en brandissant un morceau de parchemin au dessus de sa tête. Puis il ajouta :

En définitive, d'un admirateur... Ou d'un commanditaire.

[Tollance]

Tollance examinait le sol quelque peu décontenancé. On parlait de charrette, de magie et même d'un commanditaire. Lui ne voyait que ces traces de fer à cheval. Mais c'était des traces étonnantes. La profondeur des traces ne laissait aucun doute dans son esprit sur la charge portée par le cheval. Ce qui l'intriguait c'était qu'il n'y avait que ces traces là. Pas la moindre trace de roue ou quelque chose d'approchant. C'était comme si la statue était montée d'elle même à cheval ou alors il y avait un tour de magie très puissant qui se cachait là dessous.

Cela fait beaucoup de pistes à suivre. Pour ma part je me demande si vous n'auriez pas un maréchal ferrant dans les parages ? J'aurais quelques petites questions à lui poser. Peut-être vaut-il mieux se séparer en deux groupes pour accélérer nos recherches qu'en dites-vous ?

[Séraphine]

Séraphine était impressionnée par le calme du lieu. Elle déambulait essayant d'imaginer le printemps avec tout ces rosiers en fleur, dégageant leur douce fragrance dans une lumière de crépuscule, les promeneurs venant admirer l'ancienne statue qui selon Bourdel devait être tout aussi magique. Son regard fut attiré par un morceau de tissu bleu. Quelques taches de sang sur le sol. Se baissant et posant ses doigts dessus elle en conclut que ce sang devait être assez récent. Délicatement il détacha le bout de tissu : du velours, sans doute une cape de riche, et vu le tendre du bleu, sûrement une femme.

Ramenant sa trouvaille à Bourdel et au Maire elle leur mit sous le nez
Et ce morceau de tissu, cela vous dit quelque chose ?

[Aude]

Les enquêteurs étaient fort actifs. Chacun y allait de sa question et de son commentaire auxquels les deux résidents de Verreglisse essayèrent de trouver réponse :

Bha ma foi dit Bourdel pensif regardant le parchemin avec une admiration non dissimulée, ce nom ne me dit rien... Je pensais connaître tous les grands artistes du coin ... Comme tu dis peut-être Sancemus, un admirateur en tout cas à la vue de la finesse de ce dessin, je dirais une grand admirateur ! Puis il répondit à la question d'Alcibiade, sans hésitation aucune En pierre et en couleurs peintes, des couleurs admirables et intactes malgré le temps. C'est ce qui fait son originalité bien sûr. Il est vrai que cette entaille doit être neuve .. "Ils" auraient osé ? Gondroit ? / Ferass en fixant le maire de ses gros yeux

Monsieur le Maire sembla un peu perdu et mal à l'aise. D'aucun se doutait que toute cette histoire pourrait lui être reproché, à lui Maire depuis plus de cinq ans, toujours carré, prévoyant et bien-aimé par ses concitoyens qui n'avait pas su prévoir que leur précieuse Chloris allait être volée. Il écoutait avec gravité les propos de Ferass Bourdel et répondit à son tour, dissimulant un certain embarras

Ah, heu oui, tu dois penser aux bandits du Boiscorbeaux. D'habitude ils se contente de piller quelques fermes tu sais, ce sont des bandits sans envergure, des hommes un peu paumés et à leur tête une femme d'ailleurs comment s'appelle-t-elle déjà ? ... Mais c'est vrai qu'on pourrait peut-être les soupçonner. Son regard ne quittait pas le bout de tissu que la petite roublarde tenait dans ses mains. Il continua néanmoins ... Maréchal Ferrant, bien sûr que nous en avons un, Fiermine, et croyez moi il mérite bien son surnom ! Je vous y mènerais monsieur, il peut parfois être assez ... comment dire ... Rude ? En tout cas, faudrait peut-être poser des questions aux villageois, peut-être que certains auraient remarqués des choses inhabituelles ...

[Tollance]

Fiermine. Un nom évocateur et clair au moins. Si le nom correspondait au portrait qu'il était fait de lui, cela devait être une personne pour le moins difficile à vivre. Encore qu'il ne fallait pas toujours se fier aux apparences.

Je serais ravi de rencontrer ce Fiermine.

Il écouta attentivement les autres découvertes et indices que tout leur groupe avait trouvés cherchant à les faire correspondre entre eux. Un morceau de tissu, un peintre, des bandits et cette étrange marque au sol de fer à cheval peu commune. Tout laissait à penser qu'on avait enlever la statue. Mais voler une telle œuvre sans que personne ne voit rien ou ne signale rien relevait du mystère insondable. À moins que la magie ne soit de la partie et là tout était possible et plus grave. L'interrogatoire du maréchal ferrant et de la population semblait indispensable, de même que la visite des noms qui avait été cités.